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Ecologie : Le chat responsable la perte de la biodiversité ? Vraiment ?

Dernière mise à jour : 17 nov.

Hier je vous partageais la vision "symbolique" et métaphysique du "contrôle" du chat ... aujourd'hui nous allons développer un point de vue plus terre à terre.


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Ici Féline, notre redoutable Bengal noire Mélanistique - jeune retraitée de 2 ans qui ne revient pas d'une party de Chat-lloween mais d'une partie de chasse dans les caves du quartier !

Une gardienne du seuil redoutable ...



Le chat mis en cause — et pourtant…


On lit de plus en plus d’articles qui dénoncent le chat comme menace écologique : « le chat tue les oiseaux », « le chat menace la biodiversité ».

Ce discours s’impose alors que paradoxalement, nos villes et nos campagnes voient proliférer les rats, et que nos jardins deviennent des lieux appauvris sans ressources pour les oiseaux .


La question mérite d’être posée : est-ce vraiment le chat qui est à blâmer ?

Ou s’agit-il d’un mouvement plus large, d’un déséquilibre structurel dans le vivant ?


La prolifération des rats : vecteurs de maladies, dégâts invisibles


🐀 Un rat vu = une colonie entière cachée

Les spécialistes de la dératisation et de la santé publique s’accordent à dire que :

Lorsqu’on aperçoit un rat en plein jour, cela signifie qu’une colonie de 100 à 150 individus vit déjà dans les environs.

Pourquoi ?Parce que le rat :

  • est nocturne et discret par nature,

  • ne se montre en surface que lorsque la population est trop nombreuse pour les abris souterrains,

  • et que la nourriture ou l’espace viennent à manquer.


Autrement dit :

Si vous voyez un rat, ce n’est pas le début du problème — c’est le signe que l’infestation est déjà installée.

Et avec eux ...

Vecteurs de maladies

Les rats représentent un problème majeur de santé publique :

  • Selon le Centers for Disease Control and Prevention (CDC), les rongeurs peuvent transmettre des bactéries, virus et parasites : leptospirose, typhus murin, hantavirus…


  • On parle aussi de la peste bubonique, indirectement liée aux rats via les puces qu’ils abritaient.


  • Les rats prolifèrent dans des conditions urbaines, nocturnes : mauvaises ordures, refuges, et maintenant les rues. Ce qui augmente le risque sanitaire. A noter que les composteurs placés dans nos jardins deviennent des lieux alléchants !


Quand un rat ose pénétrer un logement, s’attaquer à un enfant dans son lit, c’est la sonnette d’alarme : ce n’est plus un simple problème de nuisibles, mais un effondrement du seuil de protection.

Ainsi, au Le Havre (Seine-Maritime), un garçonnet de deux ans a été retrouvé grièvement blessé après ce que la famille soupçonne être une attaque de rat de grande taille. ladepeche.fr+1


Ce cas tragique rappelle que derrière un seul rat visible se cache souvent une véritable colonie, et que l’invasion animale peut devenir une menace directe pour l’humain.



Dégâts matériels et “invisibles”


Au-delà du risque sanitaire, les rats causent des dommages tangibles :


  • Ils rongent fils électriques, gaines, tuyaux, isolations : ce qui peut provoquer courts-circuits, incendies, voire inondations.


  • Ils contaminent les aliments, la vaisselle, les zones de stockage par leurs urines et excréments. Cela détériore la qualité de vie, la sécurité sanitaire.


  • Ils deviennent acteurs invisibles du chaos urbain : leurs tunnels, leurs nids sous les fondations, participent à l’affaiblissement des maisons, de l’isolation thermique, de l’intégrité des bâtiments.


Les dents de ce rongeur poussent de 14 cm par an d'ou sa nécessité de grignoter tout et n'importe quoi.



🐀 Le mythe du chat inutile contre les rats


On entend souvent dire :

“Les chats ne chassent pas les rats, ils en ont peur.”

C’est partiellement faux. Et j'en ai été témoin.


Oui, un rat adulte peut impressionner un petit chat domestique, surtout s’il vit en intérieur depuis toujours.

Mais un chat avec un bon instinct, du muscle, et un peu de terrain… devient un prédateur redoutable.

Le Bengal, le Maine Coon ou le Norvégien par exemple n’ont aucune inhibition naturelle face au rat.

Ils possèdent :

  • une force physique supérieure,

  • une rapidité d’exécution,

  • un territorialisme affirmé,

  • et surtout une intelligence adaptative.


Un Bengal en chasse libre, c’est une panthère miniature : il observe, il évalue, il frappe vite, et il laisse une empreinte olfactive qui suffit souvent à décourager toute colonie de rats de s’installer.


🐈‍⬛ L’effet “présence du chat” : dissuasion naturelle


Même sans tuer, la simple présence d’un chat actif modifie le comportement des rongeurs.

Des études (notamment menées en agriculture et en milieu urbain) montrent que :

  • les rats abandonnent une zone dès qu’ils perçoivent l’odeur féline (urine, poils, phéromones) ;

  • la reproduction des colonies chute ;

  • et les zones d’alimentation sont désertées.


Autrement dit :

Un chat “gardien” n’a pas besoin de tuer 50 rats. Il suffit qu’il soit là, alerte, présent, pour maintenir l’équilibre.

Et c’est bien ce rôle que la nature lui a confié depuis des millénaires : le gardien du seuil.


🌿 Pourquoi ce mythe s’est installé


Parce qu’on a “civilisé” le chat à outrance.

En l’enfermant, en le privant de terrain, en le stérilisant trop tôt, on l’a coupé de son instinct — comme on a coupé l’humain de son lien au sauvage. Et maintenant, on ose dire :

“Les chats ne servent à rien contre les rats.”

C’est un peu comme dire que le feu ne chauffe plus parce qu’on l’a éteint.



L’appauvrissement de nos jardins : quand le vivant s’éteint


Pendant ce temps, nos jardins — ces espaces de transition entre nature et habitat — se vident :

  • Pelouses uniformes, tondues ras, aucune haie, peu d’arbres fruitiers : peu de refuges pour insectes, oiseaux, micromammifères.

  • Les oiseaux, les auxiliaires de jardin, les abeilles sauvages manquent. Le sol se fatigue, la vie discrète disparaît.

  • Le jardin ne nourrit plus : ni en biodiversité, ni en symbolique. Il devient décor aseptisé.


Ce vide matériel reflète un vide symbolique : un monde qui perd sa capacité à être nourrissant, à accueillir la vie librement.


Où est le chat dans ce schéma ?


Si on regarde le schéma global :


  • Le chat est parfois responsabilisé à tort ou à son seul niveau pour la “perte de biodiversité”.

  • Mais dans le même temps, on laisse les rats se multiplier — ceux-ci sont directement liés à la dégradation du vivant, à la contamination, au chaos matériel et symbolique.


  • Le chat, quand il est bien traité, bien nourri, libre, reste un gardien potentiel de l’équilibre : chasseur, observateur, médiateur entre le domestique et le sauvage.


  • Le véritable problème ne semble pas être un “trop de chats”, mais plutôt un déficit de lien vivant, de gestion respectueuse, de conscience que le jardin, la maison, la ville sont des écosystèmes.



En conclusion


Dire « le chat est responsable de la biodiversité » est un raccourci trop simple — qui détourne le regard d’enjeux bien plus profonds :

  • la prolifération des rats comme symptôme d’un déséquilibre et non comme simple curiosité urbaine.

  • le vide dans nos jardins et nos maisons comme reflet d’une coupure entre l’humain et le vivant.


Si l’on veut vraiment préserver la biodiversité, il faudra repenser :


  • le rôle des chats (en leur donnant les conditions pour être gardiens plutôt que boucs-émissaires) ;

  • l’aménagement des jardins, des maisons, des villes comme des lieux de vie, pas de simple décor.

  • la gestion des rats comme un symptôme à traiter, non comme un détail isolé.



 
 
 

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