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Pédigrée : Gage de qualité ou prison génétique ? Réflexions

Dernière mise à jour : 22 juin

Quand on évoque l’univers de l’élevage canin ou félin, un mot revient comme une promesse : pédigrée. Véritable carte d'identité généalogique, il est souvent brandi comme gage de sérieux, de pureté de race, voire de santé.

Mais derrière ce tampon rassurant se cache une réalité bien plus complexe, et parfois même, une impasse génétique inquiétante. À l’heure où les adoptants cherchent légitimement à se rassurer, il est temps de se poser la question : le pédigrée est-il un outil de qualité… ou un carcan qui menace la diversité et la santé des races ?



💎 Le pédigrée : une traçabilité, pas une garantie



Un pédigrée atteste d’une lignée.


Il trace les origines d’un animal, nomme ses ancêtres, certifie son appartenance à une race reconnue par une instance (LOOF, TICA, FCI, etc.).

Pour l’acheteur, il symbolise la transparence.

Pour l’éleveur, c’est un outil de sélection.


Jusque-là, tout va bien.


Mais que garantit réellement un pédigrée ? Pas la santé. Pas l’éthique. Pas l’éveil, ni l’équilibre comportemental. Juste une lignée, rien de plus. Et trop souvent, cette lignée est vérolée par une consanguinité invisible, intégrée dans le système même qu’on prétend réguler.


La seule manière de vérifier la consanguinité d'un animal est d'analyser les bases de données internationnale de de calculer ce taux sur 10 à 15 générations.



🔒 Une prison génétique en héritage



Regardons les faits : la majorité des races canines et félines sont issues de sélections intenses, opérées sur un pool génétique extrêmement restreint.

Les “stars” des concours deviennent les pères de centaines de descendants. Certaines lignées sont exploitées jusqu’à l’épuisement, créant une consanguinité structurelle, sourde, mais omniprésente.


Les clubs de race ferment les yeux. Les instances validant les pedigrees n’exigent aucune limite stricte de taux de consanguinité ou seulement en façade sur 5 générations ( comme chez le chien ) . Et pire : elles refusent souvent toute ouverture génétique, même lorsqu’un éleveur responsable tente de sortir des lignées saturées pour réintroduire de la diversité.


Chez le BENGAL la variante poils longs n'est toujours pas reconnue, ainsi que certaines nouvelles couleurs comme le RED , le CREAM , le TORBIE qui apporteraient sans conteste un "souffle d'air" vital aux lignées.


Résultat ? Des races magnifiques… et bourrées de tares héréditaires. Des chiens qui ne respirent plus, des chats au système immunitaire effondré, des lignées où la stérilité, les troubles neurologiques, gastro-inrestinaux ou les malformations deviennent monnaie courante.



⚖️ Le poids moral de l’éleveur


Dans ce contexte, tout repose sur les épaules de l’éleveur. C’est lui qui doit croiser intelligemment, tester, refuser de reproduire certains individus malgré les pressions, préserver la santé avant la mode, parfois au détriment de sa rentabilité et de son travail ( souvent épuisant ).


Un éleveur qui ose sortir du standard pour sauver une race est souvent marginalisé, voire exclu.


Et pendant ce temps-là ? Les instances se contentent de valider, tamponner, faire du chiffre.

La promesse de qualité se réduit trop souvent à un mirage administratif.


Les premières victimes de ce système : Les animaux eux-mêmes , les français "contribuables" qui je le rappelle financent par leurs impôts les institutions placées sous l'égide de l'état et les éléveurs qui dans ce contexte font chaque jours ce qu'ils peuvent avec les moyens qu'on leur donne.


🌱 Et si l’avenir passait par l’ouverture ?


Il est temps de repenser notre rapport au pédigrée.

Non pas comme un Graal, mais comme un outil parmi d’autres. Et surtout, de redonner leur place à la diversité génétique, à l’expérimentation encadrée, à l’éthique véritablement tournée vers le vivant.

L’éleveur du XXIe siècle ne doit pas être un producteur de “papiers”, mais un gardien du vivant, un artisan du futur génétique. Cela suppose que les instances cessent d’être des juges figés pour devenir des alliés de l’évolution. Car une race, si elle ne s’adapte plus, meurt de l’intérieur.


💬 Et vous ?

En tant qu’adoptant, éleveur, vétérinaire ou amoureux des animaux, quel regard portez-vous sur le pédigrée ?

Êtes-vous prêt à remettre en question certaines certitudes pour préserver la santé des races de demain ?

 
 
 

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