đâ⏠Quand lâhistoire se rĂ©pĂšte : le chat est attaquĂ©, les dĂ©mons frappent Ă la porte
- Cashmere Bengals
- il y a 5 jours
- 4 min de lecture
Je vois de plus en plus dâarticles visant le chat, dĂ©guisĂ©s sous des prĂ©textes âĂ©cologiquesâ plus que douteux.
Des voix sâĂ©lĂšvent pour dire quâil serait responsable du dĂ©clin de la biodiversitĂ©, quâil tuerait trop dâoiseaux, quâil faudrait le contrĂŽler, le limiter, voire lâĂ©liminer.
Et pourtant, pendant ce temps, nos villes grouillent de rats.
Les égouts débordent, les parcs bruissent la nuit de leurs pas pressés, les hÎpitaux en sont infestés.
Le lien entre ces deux réalités semble échapper à la plupart des gens.
Mais il nâĂ©chappe pas Ă ceux qui connaissent le langage des symboles.
Et il nâĂ©chappe pas non plus Ă ceux qui, comme moi, voient lâhistoire se rĂ©pĂ©ter encore et encore.
Alors je vous emmĂšne dans les mĂ©andres du symbolisme, lĂ oĂč les gestes politiques ne sont jamais anodins, lĂ oĂč chaque âmesure Ă©cologiqueâ cache parfois un rituel inversĂ©,
et oĂč le chat â ce gardien des seuils, cet Ćil qui voit dans la nuit â devient Ă nouveau la cible.
Souviens-toiâŠ
Souviens-toi des temps anciens, quand les chats furent brĂ»lĂ©s, et que la peste sâabattit.
Souviens-toi, car lâhistoire dans lâhistoire recommence.
ll y a des signes que seul lâĆil du cĆur sait reconnaĂźtre.
Des murmures anciens, des vibrations subtiles, des Ă©chos du passĂ© qui se rĂ©pĂštent quand lâhumanitĂ© sâĂ©loigne trop du sacrĂ©.
Aujourdâhui, un de ces signes est revenu : le chat est Ă nouveau dĂ©signĂ© comme un nuisible.
Et Ă chaque fois que cela sâest produit, lâombre sâest abattue sur le monde.
Il fut dieu en Ăgypte, familier de Freyja dans le Nord, protĂ©gĂ© du ProphĂšte en Arabie â gardien du sacrĂ© Ă travers toutes les civilisations.
đ Le gardien du seuil
Depuis lâaube du temps, le chat se tient entre les mondes.
Ni totalement sauvage, ni totalement domestique, il veille sur le seuil oĂč la lumiĂšre rencontre lâobscuritĂ©.
Dans lâĂgypte ancienne, il Ă©tait Bastet, dĂ©esse de la protection, de la santĂ©, de la joie et du feu intĂ©rieur.
On disait que son regard pouvait transpercer les esprits et repousser les forces du chaos.Dans chaque foyer, un chat dormait prĂšs des autels, gardant la frontiĂšre invisible entre lâhumain et lâinvisible.
Mais chaque fois que lâhomme a oubliĂ© la magie du monde,chaque fois quâil a cherchĂ© Ă contrĂŽler plutĂŽt quâĂ comprendre, le chat a Ă©tĂ© persĂ©cutĂ©.
đ„ Le Moyen Ăge : quand le familier fut brĂ»lĂ© avec la sorciĂšre
Au cĆur des tĂ©nĂšbres mĂ©diĂ©vales, quand la peur de la femme libre et du mystĂšre sâest rĂ©pandue comme une Ă©pidĂ©mie,le chat est devenu le symbole de la magie interdite.
Noirs ou argentĂ©s, ils furent accusĂ©s de pactiser avec le diable, compagnons des sorciĂšres et des chamans dâautrefois.
Et quand les hommes ont commencĂ© Ă tuer les chats, la terre elle-mĂȘme sâest couverte de morts.
Les rats â ces messagers de putrĂ©faction â ont envahi les villages,et la peste noire a balayĂ© lâEurope.
Les anciens disaient :
âQuand les chats meurent, les dĂ©mons se lĂšvent.â
Et lâhistoire, cruelle et cyclique, semble vouloir leur donner raison encore une fois.
đ Le retour des rats, le silence des gardiens
Aujourdâhui, dans les villes modernes, les rats reviennent.
Les Ă©gouts dĂ©bordent, les parcs grouillent, les hĂŽpitaux les redoutent.Le monde croit y voir un simple problĂšme dâhygiĂšne.
Mais derriÚre la surface rationnelle, le symbole se réveille :les gardiens dorment, les forces de désordre reprennent territoire.
Car le chat moderne nâest plus le chasseur libre dâautrefois.
Il est stĂ©rilisĂ© trop tĂŽt, nourri dâaliments morts, enfermĂ© dans des appartements saturĂ©s dâondes.Ses instincts sâĂ©teignent, son corps sâaffaiblit, son Ăąme sâennuie.Le gardien du seuil est devenu prisonnier de nos cages dorĂ©es.
Et dans ce vide Ă©nergĂ©tique, les dĂ©mons de lâombre â intĂ©rieurs et collectifs â se glissent Ă nouveau.
âïž Le retour des dĂ©mons : quand le vivant dĂ©range
Que des forces politiques cherchent aujourdâhui Ă faire passer le chat pour un nuisible nâest pas anodin.
Câest un symptĂŽme mĂ©taphysique.
Lâordre qui se veut rationnel ne supporte pas ce qui lui Ă©chappe.Le chat, ĂȘtre libre, mystĂ©rieux, indĂ©pendant, incarne le refus de la servitude.Il nâobĂ©it ni aux lois des hommes, ni aux dogmes de leurs religions.
Le dĂ©signer comme ennemi, câest dĂ©clarer la guerre Ă la part de nous-mĂȘmes qui reste sauvage et lumineuse,celle qui voit dans la nuit, celle qui ressent avant de comprendre.
Et Ă chaque fois que lâhumanitĂ© chasse le chat, elle appelle sur elle le chaos quâil tenait Ă distance.
đ Le cycle recommence
Regarde autour de toi : les chats malades, les villes infestĂ©es, les esprits troublĂ©s.Tout cela nâest pas quâune coĂŻncidence.
Câest lâhistoire dans lâhistoire â un cycle qui se rĂ©pĂšte,une bataille invisible qui recommence.
Le chat, familier du sorcier, messager du chaman,porte en lui la mĂ©moire du lien brisĂ© entre lâhomme et la nature. Et tant quâil sera affaibli,le dĂ©sordre grandira.
đ La prophĂ©tie du regard fĂ©lin
Mais tout nâest pas perdu.
Les chats qui survivent aujourdâhui portent un feu que rien ne peut Ă©teindre.Ils sont les tĂ©moins silencieux dâun retour du sacrĂ©.
Car chaque ĂȘtre humain qui choisit de protĂ©ger, comprendre et honorer ces gardiens du seuil ravive un peu de cette flamme Ă©teinte depuis Bastet.
Peut-ĂȘtre que la guĂ©rison du monde commencera le jour oĂč lâon comprendra que sauver un chat, câest rendre au monde sa magie.
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