🧬 L’Expression du Poil Long chez le Chat Bengal Cashmere : Quand le Gène FGF5 ne Fait pas Tout
- Cashmere Bengals
- 11 juin
- 7 min de lecture
Dernière mise à jour : 15 juin

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Dans l’univers félin, le poil long est souvent perçu comme une évidence génétique : une simple affaire de mutation sur le gène FGF5, transmise sur le mode récessif. Pourtant, les éleveurs les plus attentifs savent que la réalité est bien plus nuancée.
Deux chats au génotype identique peuvent afficher des différences spectaculaires de texture, de densité et même de longueur visible. Et dans un programme de sélection aussi fin que celui du Bengal Cashmere, cette subtilité devient un levier génétique de distinction très puissant.
Explorons ensemble l'envers du décor génétique, là où les modificateurs, les lignées et l’environnement d’expression façonnent la véritable élégance du poil long.
🔬 Le gène FGF5 : Le déclencheur, mais pas le sculpteur
Le gène FGF5 (Fibroblast Growth Factor 5) joue un rôle fondamental : il interrompt la croissance du poil. En l’absence de mutation, la pousse du poil s’arrête à un stade court. Mais lorsque le gène est muté, la pousse se prolonge... et la magie opère : le chat arbore une toison plus longue.
Génotype | Phénotype |
N/N | Poil court |
N/L | Poil court apparent, parfois plus duveteux |
L/L | Poil long exprimé |
Mais ce n’est là que le premier acte. Car chez certains chats L/L, le poil est fluide, presque vaporeux ; chez d’autres, il est laineux, dense, ou plus rude. La clé réside dans les gènes modulateurs.
🧩 Les architectes invisibles du poil long : modificateurs génétiques et lignées
KRT71 – L’artisan de la texture
Ce gène code une kératine impliquée dans la formation de la tige pilaire. Certaines mutations influencent la douceur, la courbure ou la finesse du poil.Chez les poils longs, il peut donner un aspect plumeux ou fluide, ou à l’inverse, une texture plus frisée ou plus rêche.
RSPO2 – Le maître de la densité (présumé chez le chat)
Connu chez le chien pour sa capacité à créer des poils durs ou abondants, RSPO2 est suspecté d’influencer le volume du pelage chez les chats, notamment au niveau du sous-poil.
TCHH – Le renfort de la structure
Le gène TCHH contribue à la tenue du poil. Un poil bien ancré, droit, qui ne s’affaisse pas avec le temps, est souvent le fruit d’un TCHH actif. Sa variation pourrait expliquer pourquoi certains poils longs "tombent" alors que d’autres se tiennent fièrement en collerette.
EDA / EDAR / WNT10A – Les architectes du follicule
Ces gènes n’agissent pas directement sur la longueur, mais sur le développement des follicules pileux : densité, répartition, vitalité. Ils conditionnent la quantité de poils par cm², influençant ainsi l’effet visuel global du pelage.
🌿 L’invisible : épigénétique, hormones et surprises de la nature
Au-delà des gènes, il existe des influences silencieuses, héritées ou activées selon le contexte :
Héritage de lignée
Des lignées de poils courts peuvent transmettre des textures étonnamment soyeuses ou des densités inattendues. Ces caractères ne se lisent pas encore dans l’ADN, mais se voient et se sentent dans les portées.
Expression hormonale
Chez les mâles non castrés, une testostérone élevée peut accentuer la densité ou la collerette. À l’inverse, une castration précoce peut adoucir la texture.
Maturation du poil
Certains chatons naissent avec un poil mi-long apparent... qui se raccourcit, puis réapparaît en version plus marquée à 4-6 mois. Ce phénomène peut être dû à une interaction entre FGF5 et des modificateurs.
📊 Tableau récapitulatif : les modulateurs du poil long chez le chat
Gène / Facteur | Effet sur le poil | Présence chez le chat | Impact en élevage |
FGF5 | Longueur (anagène prolongé) | ✔️ prouvé | Essentiel (L/L = poil long) |
KRT71 | Texture, fluidité | ✔️ prouvé | Poil soyeux ou ondulé |
RSPO2 | Sous-poil, densité | ❓ suspecté | Volume, pelage plus "présent" |
TCHH | Tenue, rigidité | ✔️ indirect | Poil droit ou tombant |
WNT10A / EDAR | Follicules, densité | ✔️ | Densité du pelage |
Épigénétique / lignée | Texture, douceur | ✔️ observable | Lignées précieuses à suivre |
Hormonaux | Densité secondaire | ✔️ | Variabilité selon le sexe et l'âge |
🧪 Quand les porteurs s’expriment plus qu’ils ne devraient…
L’un des cas les plus fascinants se produit lorsque des chats hétérozygotes N/L – donc supposés poil court – affichent un poil semi-long, duveteux, ou déjà bien fourni. Cela a été observé dans certaines lignées, notamment chez des reproductrices comme notre belle Tokyo, qui, bien que N/L, transmettent à leurs chatons une expression duveteuse puissante, au point de les faire passer pour L/L à l’œil nu.
Dans un programme Cashmere, ce phénomène est un trésor génétique, car il permet de construire une lignée de porteurs visibles, extrêmement utiles pour les mariages futurs.
🎯 Pour les éleveurs : comment exploiter intelligemment ces modificateurs ?
Objectif | Stratégie |
Obtenir des poils longs spectaculaires | Marier des L/L avec modificateurs puissants |
Fixer la douceur et la densité | Sélectionner les chatons L/L ou N/L à poil très expressif |
Créer une lignée de porteurs visibles | Identifier les N/L "semi-longs" et les utiliser comme base |
Préserver le look sauvage du Bengal | Marier uniquement les individus avec rosettes marquées, même en L/L |
Distinguer une lignée Cashmere | Sélectionner sur la texture + longueur + tenue, pas seulement sur le test FGF5 |
Conclusion
Le gène FGF5 est la clé, mais il n’est pas seul à écrire la beauté du poil long. Derrière chaque fourrure fluide, chaque queue plumeuse ou chaque collerette royale, il y a une chorégraphie complexe de gènes modulateurs et de lignées silencieuses.
Comprendre ces subtilités, c’est reprendre le pouvoir sur la sélection. C’est bâtir une lignée non seulement poil long, mais distinctive, reconnaissable, inimitable.
C’est ce que permet un programme comme CashmereBengals : allier la rigueur génétique à l’observation sensible du vivant à chaque instant, génération après génération.
English VERSION
🧬 Understanding Long Hair Genetics in Cats: Beyond FGF5
What Genetic Testing Teaches Us – and Why Cashmere Bengals Are a Game Changer
In the feline world, long hair is often viewed as a straightforward genetic trait—a simple mutation on the FGF5 gene, passed down in a recessive manner. Yet, the most attentive breeders know that the reality is far more nuanced.
Two cats with the exact same genotype can show striking differences in coat texture, density, and even visible length. And in a breeding program as refined as the Cashmere Bengal, this subtlety becomes a powerful genetic asset.
Let’s take a deep dive into the backstage of feline coat genetics—where modifiers, bloodlines, and environmental factors shape the true elegance of long hair.
🔬 FGF5: The Switch, Not the Sculptor
The FGF5 (Fibroblast Growth Factor 5) gene plays a central role: it signals the hair to stop growing. When there’s no mutation, the hair remains short. But when mutated, the growth continues... and the magic happens: the cat displays a longer coat.
Genotype | Phenotype |
N/N | Short hair |
N/L | Short hair, sometimes plush |
L/L | Long hair expressed |
But that’s only the beginning. Among L/L cats, some have silky, flowing coats, others show woolly, dense, or coarse textures. The key lies in modifying genes.
🧩 The Invisible Architects: Modifiers and Bloodlines
KRT71 – The Texture Crafter
This gene encodes a keratin involved in hair shaft formation. Mutations here influence softness, curl, or thickness. In long-haired cats, it can create a feathery texture, a fluid fall, or the opposite—crimped or coarse hair.
RSPO2 – The Density Master (Suspected in Cats)
Well-known in dogs for producing rough or voluminous coats, RSPO2 is suspected to influence undercoat density in cats too.
TCHH – The Structure Reinforcer
TCHH helps anchor the hair. Strong, upright coats are likely influenced by an active TCHH. This may explain why some long-haired cats have droopy coats while others proudly display lion-like manes.
EDA / EDAR / WNT10A – The Follicle Architects
These genes don’t act directly on length but rather on hair follicle development: distribution, vitality, density. They condition how many hairs grow per cm², impacting coat volume and visual impact.
🌿 The Unseen Forces: Epigenetics, Hormones, and Nature’s Surprises
Beyond genetics, silent factors influence coat appearance:
Lineage HeritageEven shorthaired lines can pass on unexpected silkiness or dense coats. These traits aren’t yet traceable in DNA—but they’re seen and felt in the kittens.
Hormonal ExpressionIn intact males, high testosterone can enhance mane growth or coat density. Early neutering may soften coat texture.
Hair MaturationSome kittens are born with visible mid-length coats that shorten, then reappear more prominently at 4–6 months—likely due to FGF5 interacting with modifiers.
📊 Summary Table: Hair Modulators in Cats
Gene / Factor | Effect on Coat | Confirmed in Cats | Breeding Relevance |
FGF5 | Length (prolonged anagen) | ✔️ Proven | Essential (L/L = long hair) |
KRT71 | Texture, fluidity | ✔️ Proven | Silky or wavy coats |
RSPO2 | Undercoat, density | ❓ Suspected | Voluminous coat, thicker feel |
TCHH | Hold, rigidity | ✔️ Indirect | Droopy vs upright hair |
WNT10A / EDAR | Follicle density | ✔️ | Denser, fuller coat |
Epigenetics / Lineage | Texture, softness | ✔️ Observable | Valuable lines for future use |
Hormonal Factors | Secondary density | ✔️ | Varies by sex and age |
🧪 When Carriers Express More Than Expected…
One of the most fascinating cases arises when N/L cats—supposed to be shorthaired—show plush, semi-long, or visibly longer coats. This has been observed in certain lines, notably in breeders like our stunning Tokyo, who despite being N/L, passes on a visible long-coat expression so strong that her kittens appear L/L to the eye.
In a Cashmere program, this phenomenon is a genetic treasure, allowing for “visible carriers” to be built into the line for strategic future pairings.
🎯 For Breeders: Smart Strategies to Harness These Modifiers
Goal | Strategy |
Achieve dramatic long hair | Pair L/L with powerful modifiers |
Fix softness and density | Select expressive L/L or standout N/L kittens |
Create a line of visible carriers | Use N/L “semi-longs” as breeding foundations |
Preserve the Bengal’s wild look | Only keep bold rosetted cats, even among L/Ls |
Distinguish a Cashmere line | Select for texture + length + structure, not just FGF5 |
🧬 Final Thoughts
The FGF5 gene is the key—but it doesn’t compose the whole symphony of long hair. Behind every flowing tail, plush plume, or regal ruff is a complex choreography of modifiers and silent lineages.
Understanding these subtleties empowers breeders to take back control of selection—to build lines that are not only long-haired, but distinctive, recognizable, and truly unique.
This is what CashmereBengals is all about: uniting genetic rigor with a deep, sensitive observation of the living being, generation after generation.


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